Christine Labrie ne compte pas laisser la défaite la freiner dans son parcours politique

Au lendemain de la victoire d'Émilise Lessard-Therrien comme co-porte-parole de Québec solidaire (QS), la députée de Sherbrooke, Christine Labrie, estime que ses idées semées pendant la campagne vont continuer à germer au sein du parti. « Je suis convaincue de ne pas avoir fait ça pour rien », a-t-elle dit en entrevue au Téléjournal Estrie.

La députée de Sherbrooke a été défaite au premier tour. Je savais que je mettais en avant des idées qui brassaient un peu au sein du parti et qui remettaient en question certaines choses, convient Christine Labrie.

Je savais que je faisais une campagne risquée. Je l'ai fait parce que je trouvais important de partager ma vision stratégique des choses pour qu'on puisse prendre le pouvoir et former le gouvernement.

Moi, le message que j'ai reçu de la part des membres en fin de semaine, c'est qu'ils avaient vraiment apprécié les idées que j'avais mises sur la table pendant cette course-là puis qu'ils ont trouvé le moyen de nous avoir toutes les trois en élisant Émilise.

Et je me réjouis sincèrement qu'on ait pour la première fois de notre histoire à Québec solidaire une porte-parole qui a les deux pieds bien ancrés en région. Émilise, c'est une personne que j'admire énormément et c'est une amie que je suis contente d'avoir retrouvée.

Christine Labrie avait moins mis en avant le thème de la souveraineté durant la campagne, contrairement à ses adversaires, Émilise Lessard-Therrien et Ruba Ghazal.

Je n'ai pas de regrets sincèrement dans cette campagne, j'ai été honnête, j'ai livré le fond de ma pensée.

La députée de Sherbrooke dit qu'elle se rallie avec enthousiasme à Émilise Richard-Therrien.

Selon Christine Labrie, le fait que la nouvelle co-porte-parole ne soit pas élue à l'Assemblée nationale apporte certaines contraintes, mais aussi beaucoup d'opportunités.

Les réactions se poursuivent

La Dre Mélissa Généreux, médecin-spécialiste en santé publique et ex-candidate pour Québec solidaire (QS) dans Saint-François en 2022, soutient être déçue pour Christine Labrie parce qu'elle a mis énormément de temps, d'efforts et d'énergie dans cette campagne-là.

Mais si je suis déçue pour l'avenir de Québec solidaire? Absolument pas! J'ai toujours dit qu'on avait un heureux problème parce qu'on avait trois excellentes candidates et que, peu importe l'issue, on allait être content.

Mélissa Généreux a fait partie des quelque 600 membres de Québec solidaire à voter la fin de semaine dernière pour la future co-porte-parole de Québec solidaire. Elle mentionne qu'il y avait un engouement pour les différentes candidatures et une hésitation et un déchirement parce que toutes les candidatures étaient intéressantes.

Elle précise toutefois avoir senti un certain engouement pour la candidature d'Émilise Lessard-Therrien durant le congrès. Selon la médecin-spécialiste, le duo formé de Gabriel Nadeau-Dubois et d'Émilise Lessard-Therrien sera assez intéressant puisque les deux co-porte-parole vont bien se compléter.

Le professeur en communication politique et stratégique au Département de communication de l'Université de Sherbrooke (UdeS) Emmanuel Choquette se dit surpris que Christine Labrie se soit retrouvée en troisième position. Les trois candidates avaient de bonnes chances, elles ont fait une campagne assez dynamique. Mais que Christine Labrie n'ait pas passé le premier tour, bien qu'elle ait bien performé, ça constitue une certaine surprise, compte tenu des appuis qu'elle avait notamment chez les députés de QS.

Une de ses hypothèses est que le parti a souhaité faire un vote antiestablishment.

On a voulu revenir à la formule d'avoir une personne non élue, du moins à l'extérieur de l'Assemblée nationale, plus sur le terrain. Peut-être aussi qu'on a voulu avoir quelqu'un justement qui avait des idées un peu plus en porte-à-faux des politiciens dits plus traditionnels.

Il ajoute qu'Émilise Lessard-Therrien a mis en avant le fait qu'elle venait d'une région éloignée durant la campagne. Le professeur se dit curieux de voir comment la gauche percera en région.

Avec les informations de Thomas Deshaies